La jeune blonde c'était levée tôt ce jour-là. Comme à tous les matins depuis les deux dernières semaines, c'était le bruit des sabots de chevaux qui l'avait réveillée. Sa maison étant au beau milieu du pré, les chevaux passaient près d'elle fréquemment. À chaque matin, lorsque les employés mettaient une balle de foin dans le haut du champs, elle entendait les chevaux qui partaient au galop dans une course effrénée. C'était un merveilleux moyen de se faire réveiller. Pourtant, ce jour-là, elle aurait bien aimé pouvoir profiter de quelques heures de sommeil de plus. C'était sa première journée de congé depuis qu'elle était arrivé au ranch. Non pas qu'elle n'aimait pas son travail, mais une petite journée de congé lui serait très bénéfique. Grommelant en mettant sa couverte sur sa tête, elle fini par se résigner et se lever dans son lit. Elle prit un long moment ou elle ne fit qu'observer le beau paysage par sa fenêtre. Les champs, les chevaux qui galopaient, c'était tout simplement sublime. Dire qu'elle avait faillit dire non à cette belle opportunité. Poussant un soupir, elle se dit qu'elle avait tout de même beaucoup de chance de pouvoir travailler dans un si bel environnement. Se résignant finalement à se lever, elle poussa les couvertures et s'extirpa de son lit. Étrangement, elle ne savait pas quoi faire de sa journée de congé. S'occuper des chevaux et travailler avec eux, c'est tout ce qu'elle avait fait depuis qu'elle était arrivée ici. Ça lui permettait d'oublier qu'elle était seule dans un univers nouveau et parmi des habitants qui ne voulaient pas nécessairement d'elle. Maintenant qu'elle avait sa journée devant, elle ne savait pas trop quoi faire de son temps. Après une longue réflexion et un bon petit déjeuner, elle opta finalement pour une petite ballade avec son cheval. Elle n'avait pas eu beaucoup de temps pour lui et elle savait que rien ne valait mieux une petite promenade pour renouer les liens.

Charlie était postée en plein milieu du champs, d'une voix douce, elle appelait son cheval. Celui-ci avait beau être à l'autre bout du champs, elle savait que dans un instant il serait au galop pour la rejoindre. En effet, elle entendait déjà le sol trembler sous les sabots de son gros paint. Tout content, celui-ci s'arrêta tout près de la jeune femme, quémandant des câlins. Charlie le caressa pendant un long moment. « je suis désolé mon amour, je sais que ça faisait longtemps. On part en ballade aujourd'hui, tu va être content. » L'hongre vint coller son front contre la poitrine de la jeune femme, content d'avoir un peu d'attention. Charlie resta un moment sans bouger, puis elle se releva et pris la direction de la petite maison. Elle y entra, laissant son cheval à l'extérieur, lui disant de l'atteindre. Après avoir attrapé une cordelette et une brosse, elle sortit rejoindre son cheval. Un bref pansage pour dépoussiérer son dos et ils étaient fin prêt. Elle attacha la cordelette autour de son cou et elle se servit d'un tronc d'arbre pour monter en selle. Elle travailla un peu sur place, pour s'assurer que tout allait bien. Après quelques transitions et quelques exercices de base, ils étaient prêts pour partir. La jeune femme ferma les yeux puis serra les mollets. Comprenant tout de suite ce que cela signifiait, le paint prit le galop, content de pouvoir se défouler un peu.

Cela faisait bientôt 4 heures que la cavalière était partie. Elle avait traversé une rivière, parcouru un brin de chemin dans le bois et maintenant, elle devait avouer qu'elle ne savait plus très bien où elle était. Réalisant que c'était loin d'être une bonne idée de partir sans carte, surtout avec son sens de l'orientation légendaire, elle espérait retrouver son chemin bientôt. Le soleil commençait a baisser dans le ciel et se promener de soir n'était pas l'idée du siècle. Pour avoir entendu les hurlements des chacals dans la nuit, elle ne tenait pas à se promener au clair de lune. « tu sais ou on est toi ? Hein mon grand ? » Le cheval regardait un peu partout, il semblait sur le qui vive. La jeune femme ne mit pas longtemps à voir pourquoi il était ainsi. Un peu plus loin, une jeune femme se tenait sur un étalon gris. Celle-ci la héla et charlie se dit qu'elle pouvait peut-être l'aider à trouver son chemin. Demandant à sa monture de s'engager vers eux, elle répondit à ses salutations « bonjour ! non, en fait c'est la première fois et je dois avouer que je suis perdue. Dites-moi, ou sommes-nous ? » Regardant l'autre cheval, elle préféra garder sa monture à une bonne distance. Elle posa un main sur l'encolure de celle-ci, lui signifiant qu'en aucun cas il ne devait se préoccuper de la dominance de l'autre. Étant lui même très dominant, elle ne voulait pas que son hongre se mette en tête de défier l'étalon.

En entendant que la jeune fille était perdue aussi, Charlie ne put s'empêcher d'être un peu déçue. En la voyant, elle avait espérée qu'elle pourrait lui indiquer comment rentrer, mais malheureusement, elle ne semblait pas connaître l'endroit plus qu'elle. Il est vrai qu'avec un second regard, la jeune brune ne semblait pas venir du coin. Son étalon était loin d'être le cheval typique du cowboy. Un warmblood, probablement du genre holsteiner ou oldenburg. Nul doute que ce grand gris aurait mieux collé à un parcours de cso ou une carrière de dressage que parmi les vaches et les petits quarter-horse de great falls. De plus, il ne faisait nul doute que sa cavalière avait l'habitude de monter à l'anglaise. Position irréprochable, rênes plus courtes que les habituels cowboys, jambes bien en place, elle avait plus l'air d'une cavalière de concours que d'une cowgirl chevronnée. Après ce second regard, Charlie n'avait plus de difficulté à la croire quand elle lui disait qu'elle venait d'arriver ici. « Je suis arrivée il y a seulement un mois je n'ai pas vraiment eu le temps de découvrir les environs » Les deux jeunes femmes étaient donc arrivées presque en même temps. Il faut croire que décembre était le mois pour embaucher dans les environs. « je suis arrivée il y a deux semaines et depuis ça a été boulot, boulot, boulot alors moi non plus je n'ai pas vraiment visité l'endroit. » Si elle n'était pas sortie en balade plus tôt, ce n'était vraiment pas par manque d'intérêt. C'était réellement parce que depuis qu'elle avait mit les pieds au ranch, on l'avait fait travailler sans arrêt. D'abord, on lui avait donné les cas typiques. Vous savez, les chevaux qu'on donne aux nouveaux pour les tester. Le vieux pépére qui refuse d'avance, le gourmand qui mange tout le long de la randonnée, le futé qui retourne toujours à l'écurie. On avait voulu tester la nouvelle. Celle qui ne venait pas de great falls. La canadienne, l'étrange avec ces méthodes. Rapidement, on était venu à lui confier des cas de plus en plus difficiles, comprenant qu'elle avait vraiment du talent. Rapidement, les gens de big horn ranch, même si ils ne voulaient pas se l'avouer avaient vu qu'ils avaient besoin d'elle. En moins de deux semaines, elle était devenue un maillon indispensable de l'équipe. Elle était celle qu'on appelait à tout moment, lorsqu'on arrivait pas à ce faire comprendre par sa monture. Bien qu'elle adorait son job, la jeune blonde déplorait un peu le manque de temps libre. Si elle avait pu sortir un peu aussi, elle aurait su quel était le chemin pour revenir à la maison.

« Je travaille à Wild rose Farm... manque plus que retrouver ou c'est » Wild rose farm. Ce nom lui disait vaguement quelque chose. Elle avait probablement vu le panneau qui indiquait ce ranch lorsqu'elle était arrivée pour la première fois, mais de là à savoir où c'était. Elle n'en avait vraiment aucune idée. Décidément, les deux jeunes femmes étaient dans de beaux draps. « Je n'ai vraiment aucune idée où c'est... On est mal barrée... » En disant cela, Charlie jetait un regard autour d'elle, comme si elle espérait trouver une indication dans les arbres ou une carte dans le ciel. « moi je travaille au big horn ranch, tu n'aurais pas une petite idée d'où ça peut-être par hasard ? » Si la blonde n'avait aucun sens de l'orientation et qu'elle n'avait aucune idée d'où se trouvait l'autre ranch, peut-être l'autre cavalière était-elle un peu moins perdue. Essayant de se souvenir du chemin qu'elle avait fait, charlie soupira. Décidément, elle était vraiment nul avec les chemins. Elle n'avait pas vraiment regardé où elle allait, trop occupée à regarder le paysage et les oiseaux qui chantaient dans les branches. Comme si la première fois qu'elle sortait en balade était le bon moment pour faire du tourisme.

« Au fait, je m'appelle Charlie-may et lui elle déposa sa main sur l'encolure du gros paint en disant cela c'est dakota » Comme s'il s'avait qu'on parlait de lui, le cheval releva la tête, fier. Charlie sourit en le voyant faire. Son cheval avait toujours été très fier et plein de prestance. Il en avait impressionné plus d'un avec sa forte musculature et ses airs de leader. Pourtant aujourd'hui, avec la taille de l'autre étalon, il n'avait personne à impressionner.

« On va pouvoir rentrer ensemble alors, le big horn ranch est le ranch voisin de Wild Rose Farm, Tu travailles pour Noah ? » En entendant cela, la jeune femme ne put s'empêcher de sourire. Elle devait avouer qu'elle éprouvait un certain soulagement de savoir que la jeune femme savait où se trouvait le ranch. N'ayant aucun sens de l'orientation, charlie ne pouvait compter que sur son cheval. Bien-sûr, elle lui aurait fait confiance les yeux fermés pour retourner au ranch, mais cela aurait probablement pris beaucoup plus longtemps qu'en sachant le chemin. La jeune femme espérait retourner chez elle avant la tombée de la nuit. Elle n'avait aucun envie que tout le monde au ranch apprenne qu'elle s'était perdue dans les bois. Déjà qu'on lui reprochait de travailler d'une façon différente des autres, elle ne souhaitait pas qu'on rajoute zéro sens de l'orientation à la longue liste des choses qu'on pouvait retourner contre elle. Savoir qu'elle avait peut-être une chance de rentrer avant le coucher du soleil grâce a cette fille avait réussit à lui remonter le moral. C'est donc avec le sourire aux lèvres qu'elle répondit à la brunette « oui, en effet. En fait, c'est sa mère qui m'a embauchée, mais j'ai eu l'occasion de travailler les chevaux de noah à quelques reprises. » Avec tout son travail, le jeune homme n'avait pas toujours le temps de s'occuper des chevaux et entraîner les chevaux, c'était ce pourquoi elle avait été engagée. D'ailleurs, Noah était probablement le seul a accepter la présence de charlie au ranch. Bien qu'il n'était pas enchanté au début, il avait fini par apprécier l'aide que la blonde lui fournissait.

« Je m'appelle Cassie et je te présente Lover » La jeune femme hocha en entendant les noms de la cavalière et de sa monture. L'étalon portait très bien son nom. Lover lui allait à merveille avec sa prestance et sa magnifique robe grise. Puisque la jeune femme semblait savoir où aller, charlie se décida à la suivre. De toute façon, elle n'avait pas ailleurs où aller. Elle mit donc son cheval en route. D'un petit claquement de langue, le cheval se mit au pas. Charlie lui demanda d'allonger l'allure pour pouvoir marcher au botte à botte avec Cassie et Lover. Elle posa ses mains sur l'encolure de son cheval, se retournant pour regarder son interlocutrice. Son elle, elle sentait son cheval tranquille et à l'écoute. Même dans un environnement inconnu, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle se permettait de le monter sans bride. Bien des gens la trouvait idiote de monter avec une simple cordelette, mais quant à elle, si un cheval décidait de prendre le mord aux dents, un mord n'allait pas l'arrêté. Avec la force de son cou, il allait s'infliger une douleur épouvantable avant de bien vouloir s'arrêter. De toute façon elle savait son cheval assez mature et responsable pour ne pas perdre la tête.

« Pourquoi tu es venu ici, si ce n'est pas indiscret ? » « Madame saddler m'a vue dans une démonstration au québec et quelques jours plus tard elle me proposait de travailler pour elle à great falls. » Elle repensa à sa vie au québec et une vague de nostalgie l'emporta. Elle s'ennuyait de sa vie là-bas. aussi palpitante la vie ici pouvait-elle être. « Et toi ? Comment es-tu arrivée ici » Les deux jeunes femmes marchaient maintenant côte à côte, suivant les traces qui avaient auparavant été faites dans la neige