Installée dans une petite maison aux airs de chalet. Miss Hamilton vient de trouver un havre de paix. Du moins, c’est ce qu’elle espère. Lucy, sa fille a reprit l’école, une vrai découverte pour la gamine qui n’a jamais eu l’occasion de vraiment s’impliquer dans une école. Mais désormais cela devrait changer. En effet, Emma doit étudier la plupart des espèces présentes à Great Falls. Autant dire que cela va lui prendre plusieurs années. L’éthologue a toujours préféré se concentrer sur une ou deux espèces, plus cela commence à devenir compliquer quand on veut vraiment s’investir. Sans amour pour la nature, elle n’aurait jamais mis les pieds ici, et pourtant c’est avec un large sourire qu’elle a poussé la porte du chalet. D’une nature assez libre, elle n’a pas vraiment réfléchi avant de venir se perdre dans un trou paumé. Après tout, elle a vécu dans des lieux bien plus pire, au moins ici, elle a l’eau courante. Bon on ne peut pas dire qu’elle est vraiment la tête sur les épaules. On lui a déjà dit. La plupart des personnes sont d’ailleurs choquées de sa manière d’éduquer sa fille. A vrai dire, c’est toujours difficile d’entendre de telles remarques mais elle avait toujours tout fait pour bien élever sa fille.

La jeune femme était partie en forêt après avoir déposé sa fille à l’école. Pour avoir plus de faculté à bouger dans un tel environnement, elle avait opté pour un mode assez traditionnel, vu qu’elle se trouvait à cheval. Heureusement, elle était une bonne cavalière. Les animaux étaient assez habitués à la présence des espèces sauvages et inversement. Bien sur, elle n’allait pas s’approcher trop près de la meute qu’elle pistait. Cela ne se passait comme ça, il fallait déjà qu’elle comprenne la manière de fonctionner de ce groupe avant de vraiment pouvoir les approcher. Elle avait jeté son dévolu, sur un jeune groupe qui était arrivé dans la réserve depuis peu. C’était encore une jeune meute, elle comportait seulement 5 loups, surement des solitaires qui avaient fini par se trouver au hasard des chemins.

La jeune femme était donc restée en retrait. Elle avait réussi à les observer pendant deux bonnes heures. Assez pour remarquer que la meute était encore en train de chercher sa place face aux autres. Elle espérait que le petit groupe n’allait pas trop souffrir à cause de l’hiver. Les jeunes meutes avaient souvent des problèmes pour leur premier hiver… La nature n’était pas faite pour les faibles, la sélection naturelle était implacable.

Emma était perdue dans ses pensés, elle réfléchissait à sa future approche. Elle était d’ailleurs si plongée dans ses pensées, qu’elle se fit surprendre. Son cheval fit un brusque écart, mais s’arrêta rapidement. Elle finit par poser son regard sur un jeune homme qui se trouvait non loin d’elle. Son regard se posa alors sur les canidés qui l’accompagnaient. Emma aimait les chiens, sa mère possédait des bouviers bernois, elle l’avait régulièrement suivit dans des expositions canines. Si bien qu’elle ne mit pas vraiment longtemps à reconnaitre la race en question. « Ce sont des Saarloos ? » Remarquant rapidement son impolitesse, la jeune femme mit pied à terre. « Excusez moi, je m’appelle Emma » Elle observa les chiens , ils étaient magnifiques… joliment typés. C’était une race assez particulière, à ne pas mettre entre toutes les mains mais de très bons chiens. « C’est rare d’en voir… » elle s’était plus dit ça pour elle-même que pour parler, c’était une simple constatation.

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Emma avait eu la chance de naitre bercer dans l’amour des animaux. Voila une autre raison qui l’avait poussé à embrasser cette voix. C’était une voix difficile qui demandait beaucoup de concession, mais la jeune femme n’avait jamais regretté son choix. Les expositions canines ne représenterait rien de très intéressant pour elle, mais cela lui avait permis de découvrir une multitude de race. Pour ce qui était du chien loup, elle connaissait en particulier deux races. Le Saarloos orienté peut être un peu plus vers la compagnie et le chien loup tchécoslovaque, un peu plus travail. Ces deux races hybrides résultaient du croisement entre un berger allemand et une louve. Des animaux aux regards saisissant. Cependant Emma restait tout de même assez dubitative sur le désir de l’homme à tout contrôler, à tout dresser. La jeune femme ne s’était donc pas trompée, elle aurait pu se tromper, les différences entre le Saarloos et tchécoslovaque étaient minimes. Elle avait donc eu de la chance sur ce coup là. La jeune femme flatta doucement l’encolure de son cheval. L’animal était assez posé, assez différent des chevaux qu’elle avait monté dans les clubs d’équitations, bien différent de son propre cheval qui aurait surement déguerpit en voyant un homme et ses chiens à la dernière minute.
Tyee ? Ce n’était pas un nom qu’elle avait entendu très souvent. Cela ne la regardait surement pas, mais elle avait remarqué qu’il était typé et vu qu’elle adorait l’histoire des amérindiens, si ce n’est leur fin tragique, elle osa lui poser une question assez personnelle. « Vous avez des origines amérindiennes ? »

Emma était d’un naturel avenant, elle remarqua cependant que ce n’était pas du tout le cas de la personne qui était en face d’elle mais ça elle ne pouvait pas vraiment en tenir rigueur. Nous sommes après tout tous différent et si il possède des chiens de Saarloos ce n’est surement pas pour rien. Après tout, bien souvent, le chien ressemble aux maitres. Les animaux avaient un prénom qui sonnait assez bien, ils allaient dans le sens du jeune homme, en tout cas, c’était ce qu’elle pouvait s’imaginer.

Emma laissa échapper un sourire amusé. La région n’était pas plus dangereuse qu’une autre. Certes, il fallait quand même se méfier, mais rester chez soi n’était pas non plus une solution. Elle avait la chance d’être une bonne cavalière, les fers des chevaux étaient faits de tels façon qu’ils ne les gênaient pas. D’ailleurs elle avait pris ses précautions en rajoutant des crampons, histoire d’aider son cheval à avoir plus de facilité dans la neige. « Si on ne fait que des choses prudentes, on ne fait rien » ajouta t’elle. Son regard balaya doucement la forêt, elle aimait ce genre de lieu, c’était reposant, calme, on se sentait en parfait accord avec la nature et c’était ça qu’elle aimait. Pour en revenir aux chiens, vu qu’il semblait posséder le coupler, elle ajouta « Vous élevez ? »

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Emma était quelque peu tête brulée, et elle le savait. Ce n’était pas comme si elle ne faisait pas exprès. En fait, elle avait toujours ce sentiment de bonheur quand elle faisait quelques choses de dangereux. Bien sur tout avait ses limites, elle n’était pas suicidaire et elle n’allait pas sauter d’une cascade pour espérer imiter l’aigle royal. Non… Elle, elle serait plus du genre à tenter par tout les moyens de s’approcher au plus près de l’animal pour étudier ses jeunes… Escalader une falaise ne l’aurait donc tout simplement pas déstabiliser. D’ailleurs elle avait pris pas mal de cours d’escalade. Enfin ça c’était à l’époque, quand elle était encore jeune et innocente et qu’elle se croyait totalement libre. Il lui arrivait souvent de se demander quelle image elle était en train de donner à sa fille ? Beaucoup de parents prenaient énormément de pincette pour élever leur enfant. Emma était du genre assez laxiste, quoique pas tant que ça, mais ce qui était sur c’est qu’elle apprenait à sa fille à croire en ses rêves et après tout, c’était déjà pas mal.

Emma connaissait bien les espèces qu’elle étudiait… ou peut être devrions nous dire qu’elle était assez renseigné pour pouvoir les approcher. Pour ce qui était des loups, ils n’étaient pas les premiers à être son sujet d’études. Elle avait eu le plaisir d’étudier les loups arctiques. Une expérience magnifique. Emma était sure et certaine que cette meute allait pouvoir lui en apprendre plus, mais pour aujourd’hui elle en avait déjà assez vu. Quand on se lance dans un métier d’éthologue, il faut savoir se montrer patient. La patience étant le seul moyen d’en apprendre plus. D’ailleurs, c’est finalement une des plus grandes qualités de la jeune femme , bien que celle-ci semble apparaitre que lorsqu’elle le décide vraiment.

Ce jeune garçon s’était lancé dans un métier compliqué : Eleveur. Ce n’était pas un métier facile, surtout si l’on souhaitait en vivre. « Vous en avez combien ? » En effet, si elle avait tout suivi, ce qui était finalement assez rare, il possédait ce couple , couple qui représentait surement la base de son élevage, mais il devait en avoir d’autre..

Toujours aussi agréable, elle répondit à sa question dans la suite de la conversation. « Ah, en fait je suis éthologue, je suis venue à Great falls pour étudier deux espèces en particulier. La chèvre des montagnes et le loup » Elle sourit en prononçant le nom courant du canis lupus. C’est vrai qu’il y avait un étrange lien entre les deux, elle étudiait les loups, ils possédaient une race de chien dont l’intérêt venait de croisement avec le loup, de quoi les rapprocher.

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